Un été suivi d'un automne particulièrement chaud et sec nous a décidé à poser les premiers filets le 9 novembre.
Nos olives sont pour la plupart, déjà mûres et gorgées de leur jus.
Les hibiscus du jardin fleurissent toujours tandis que l'on savoure encore les grains de nos grenades...
C'est toujours l'automne.
Le jour se lève sur les oliveraies. C'est l'effervescence : "Ah, ici les olives sont presque noires, tandis que là-bas, elles sont encore trop vertes, on peut attendre."
On commence par le champ jouxtant la maison. Les premiers arbres sont choisis, les filets sont posés.
On vérifie le bon fonctionnement des "vergas"(gaules électriques) et les premières olives tombent et roulent sur les filets...avant d'être triées, ramassées et mises en cageots.
C'est l'enthousiasme d'une nouvelle récolte, l'attente aussi... : l'huile sera-t-elle aussi bonne que celle de l'année passée? C'est toujours le cas...mais d'année en année, on devient de plus en plus méticuleux : on surveille de près la température (en-dessous de 23 degrés) quand on extrait le jus des olives, on a aussi laissé tomber les sacs de jute au profit des cageots... Nos olives sont moins comprimées et n'ont plus le temps de s'oxyder en attendant le chemin de la presse.
A chaque fois, c'est la même impression quand l'on pose à nouveau les filets...comme si c'était hier...nos années sont désormais rythmées par nos récoltes, ces mêmes gestes à chaque fois répétés. En discutant avec Anna, "notre voisine de champ", je me suis rendue compte du côté rassurant qu'elle y trouvait. Elle me disait que pour elle, la saison des olives, bien sûr, c'était dur physiquement, mais qu'elle aimait se lever le matin sans devoir réfléchir à ce qu'elle ferait de sa journée : elle allait aux olives, c'est tout et cela lui faisait plaisir de retrouver les mêmes gestes.. Il n'empêche : chaque récolte a sa propre histoire, fait naître de nouveaux projets et nous réconforte dans notre choix de vie.